i.
On pourrait dire que nous ne nous sommes disputés
Pas une fois dans notre vie commune
Puisque nos chamailleries incessantes ne portaient
Que sur des sujets vains et ridicules.
Nous n’oublions jamais que j’ai garé l’automobile
Puis refusé de redémarrer juste
Parce que tu disais aimer le jeu d’un imbécile
Raillé par tous mes copains guitaristes.
Puisqu’il nous était si aisé de nous rabibocher
Nous nous déchirions donc très souvent
Tout en étant fichtrement infichus de nous fâcher
Autrement que de tout petits enfants.
Le Paradis n’est point là où dort la paix éternelle
Mais le foutoir, messieurs, où l’on s’excuse
D’aussi bon cœur que toi et moi, querelle après querelle
Et jouant au Poète et à sa Muse.
ii.
Le plus souvent, chacun de nous a passé ses journées
À sa façon, pour retourner le soir la raconter
Et parfois seulement la nuit.
Chacun a vécu ses journées participant dans son
Spectacle personnel, et seulement sa narration
Nous a retrouvés réunis.
Je ne connais de solution meilleure si l’on est
Des êtres liés par la vie et pourtant séparés
Dès la naissance par leurs corps.
Séparés par la mort, nous ne nous quittons plus jamais
Et je passe mes journées dans ta compagnie aimée ;
La nuit seule, on raconte encore.
iii.
Étant plus forte que la maladie
Ta beauté ne t’a pas quittée, mourante ;
Il s’est scellé un pacte d’harmonie
Entre ton corps et la mort en attente.
Un médecin t’avait parlé un jour
De ta dentition quasi-phénicienne ;
Cette harmonie voulut faire de toi
Pharaonne phénico-égyptienne.
Avant, c’était entre toi et la vie
Que l’harmonie engendrait la symbiose
Pour à la fin te métamorphoser
En la plus haute des apothéoses.
4 Janvier 2021
mercredi 6 janvier 2021
De l’harmonie
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