i.
Moi, qui suis né sur une île, ne
Plus être entouré par la mer me manquait.
Toi, l’idée d’être cernée d’elle t’angoissait plutôt.
Nos séjours sur des îles étaient donc toujours un peu courts.
On l’a énormément évoquée, la mer, c’est un sujet mille fois
_________________________________________rebattu
Sa houle, ou ses contours dorés... mais moi, j’ai l’excuse de ma
______________________________________biographie ;
Or toi, qui en as eu un peu peur, en fin de compte, l’as fréquentée
_________________________________bien plus que moi.
Mais c’était dans une vie antérieure
Et si je m’en suis plaint plus d’une fois, maintenant
Encore, d’une certaine façon, tu es infiniment plus près d’elle que
____________________________________________moi.
ii.
Toi, ton âme d’éternelle amante, tu l’as humblement accrochée à
_______________________________________cette ville.
Jour après jour, tu l’as parcourue, et inlassablement décrite
Comme tu as arpenté tes sentiments pour elle.
Et moi, qui avais maintes raisons d’être jaloux
Moi, je ne la parcourrai plus avec toi ;
Ce n’est plus la même à présent.
Ta vie durant, tu as franchement préféré la visiter seule
Et plutôt, disons-le, au pas de charge, une expression que tu
_______________________________________chérissais.
Mais parfois tu cédais, et on la pénétrait ensemble – c’est-à-dire, je
_______________________________________te courrais
Plus ou moins après, en avalant borne après borne de l’élue de ton
___________________________________________cœur
Dont l’indifférence même t’était chère. Se pourrait-il donc, en effet
Qu’une trace mourût qui comporta tant de joies et tourments ?
Toujours est-il que notre occasionnelle relation à trois
Était beaucoup plus difficile à gérer que celle
Entre juste toi et ta Lutèce chérie.
Là, c’est l’hiver, mais au prochain printemps, je ne
L’explorerai plus avec toi, ni ses secrètes ruelles moites
Ni le Luxembourg, ni le banal Parc Floral, ni nulle part ailleurs.
Mais quand je m’y promènerai, ce sera avec toi, bien que je ne
__________________________________________sache
Si le verbe « promener » sera toujours le bon : sans toi avec toi,
______________________________________j’aurai hâte
En procédant, désormais seul, peut-être encore plus vite qu’avant,
_______________________________en courant après toi.
De tous ces lieux avec ou sans flamme, ses visages croisés et
________________________________________mirages
J’aurai besoin plus que jamais, mais sans savoir les décrire
Comme toi tu l’as fait en y imprimant ta chair.
17 Janvier 2021
samedi 23 janvier 2021
Sillons, enclos et adultères
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