i.
Tu n’es certainement pas la seule morte sur terre
Et parfois, on peut les voir dans les regards des vivants.
Plus sûrement, on les trouve dans les maisons
Et si j’en fréquente peu
Quand j’y vais, je les vois.
Je sais également qu’on peut te voir, toi, dans ma maison
Et je suis convaincu
Que celui qui a des yeux
Te voit aussi dans les miens.
Comme tant d’autres
Tu es devenue maison et regard de vivant
Dans toute ta plénitude
Et tu ne disparaîtras
Qu’avec nous et nos coquilles.
ii.
Par chance, je n’ai pas pu voir sur le moment
Ton regard.
Pas vraiment, ma douce.
Ce n’est que l’autre jour dans un documentaire
Que je l’ai découvert, tout à coup, dans celui
Plein de gratitude et de résignation
D’une femme, aussi amaigrie que toi
Sortie dans les bras d’un GI lorsqu’il était peut-être déjà trop tard.
Bien sûr, les circonstances n’avaient rien à voir
Mais, même choyée comme tu l’étais
Toute emmitouflée de l’amour et de la sollicitude de ton monde
La présence de la mort
A engendré le même regard.
Il m’aurait dit
Ce que nos mots nous ont caché encore.
5 Janvier 2021
jeudi 7 janvier 2021
Du regard
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